Principales conclusions
Les preuves scientifiques s'accumulent qui démontrent qu'en combinant la distribution de moustiquaires avec des campagnes de suivi menées au sein des populations par des volontaires formés, il est possible de réduire de manière significative l'incidence du paludisme. Associer aux programmes de distribution de moustiquaires des activités de soutien et de formation est essentiel pour venir en aide aux groupes les plus vulnérables (notamment les personnes qui vivent dans des endroits reculés, les réfugiés, les personnes victimes d'opprobre et de discrimination) qui ne peuvent être atteints par les campagnes d'éducation de masse. Dans la mesure où ils vivent dans la même communauté que la population bénéficiaire et parlent la même langue, les volontaires formés sont idéalement placés pour aider les familles à surmonter les obstacles sociaux ou culturels qui tendent à limiter l'utilisation des moustiquaires. Depuis 2002, les distributions de moustiquaires par les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, avec le soutien de la FICR, ont eu pour résultat direct d'éviter plus de 289 000 décès dus au paludisme et de permettre à 17,5 millions de personnes d'être mieux protégées contre la maladie.
Le nombre de moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée distribuées aux populations d'Afrique subsaharienne a été multiplié par 10 depuis 2002. Cela a été possible grâce à la mobilisation de la communauté internationale des organisations et des donateurs qui s'est unie pour stopper une fois pour toute l'incidence du paludisme. Pour autant, plus d'1 million de personnes, en particulier les enfants âgés de moins de 5 ans, continuent de mourir chaque année de la maladie alors même qu'on peut l'éviter et la guérir. Les moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée constituent le meilleur moyen de se protéger contre les insectes vecteurs de paludisme dans la mesure où ceux-ci piquent essentiellement la nuit. Les programmes pilotes mis en oeuvre par la FICR au Ghana, en Zambie et au Togo entre 2002 et 2004 ont permis de montrer aux responsables de la santé publique que la distribution massive de moustiquaires était le moyen le plus efficace et le plus réaliste pour lutter contre la maladie partout dans le monde et qu'il était possible, du point de vue logistique, de mettre en oeuvre des programmes de cette envergure en mobilisant les milliers de volontaires des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et en travaillant en partenariat avec les ministères de la Santé et les programmes nationaux de lutte contre le paludisme.
Objectif
Les programmes de lutte contre le paludisme mis en oeuvre par les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge visent à atteindre les objectifs définis pour 2010 par l'Initiative Faire reculer le paludisme : 80 pour cent des personnes à risque sont protégées; 80 pour cent des patients atteints de paludisme bénéficient dès le premier jour d'un diagnostic et d'un traitement efficace; le fardeau du paludisme est réduit de 50 pour cent par rapport à 2000.
Des volontaires formés et pas seulement de la main d'œuvre
Les volontaires ont joué et continueront de jouer un rôle important lors des vastes campagnes de distribution. Leur action ne s'arrête toutefois pas là. Ils mettent en oeuvre d'autres activités qui viennent compléter les programmes de distribution et ont pour objectif de promouvoir une meilleure compréhension des risques liés à la maladie et de mieux informer la population sur les méthodes permettant de la prévenir. Surtout, ils sont chargés de se rendre au domicile des patients dans le cadre des programmes de suivi ou "Hang up" selon la terminologie utilisée par la FICR. Autrement dit, ils ne doivent pas être considérés uniquement comme une simple main d'oeuvre mais comme du personnel formé disposant de compétences spécifiques pour venir en aide aux communautés, les former et favoriser leur autonomisation.